Le rusticage au jardin : Un art ancien qui séduit toujours
Le rusticage ou art rustique est un art décoratif devenu désuet, bien que l’on puisse encore de nos jours l’observer dans certains parcs, jardins et autres aménagements extérieurs. Mais qu'est-ce exactement que le rusticage et comment est-il né ?
L’origine du rusticage
L'art du rusticage ou art du faux bois, consiste à réaliser des ouvrages maçonnés imitant les formes et les textures du bois à l’aide de mortiers de ciment appliqués par couches successives sur une structure de fers à béton et de grillage.
On distingue le rusticage du rocaillage qui lui est plus axé sur l'imitation des roches et des pierres. Le rocaillage est souvent associé à la création de grottes artificielles, de cascades et de bassins alors que le rusticage est employé pour la création des éléments de jardin tels que des bancs, des kiosques ou des ponts.
La pratique du rusticage arrive bien après celle du rocaillage qui avait déjà trouvé sa place dans les jardins aristocratiques et royaux d'Europe depuis des siècles.
Ainsi, c'est véritablement durant la seconde moitié du 19e siècle, en lien avec l’art Nouveau et sous l'impulsion des transformations urbaines et l’usage du ciment (Joseph Aspdin 1824) que l'engouement pour le rusticage naît. Jardins publics et extérieurs bourgeois se voient alors parés d'éléments dits en faux du bois.
Ponts, garde-corps, balustrades, kiosques, volières, bancs et autres ornements nés du savoir faire des rocailleurs intègrent l'espace public et privé.
Rusticage et rocaillage se retrouvent souvent associés pour ces aménagements.
L'intérêt pour le rusticage subsiste jusqu’aux années 1930 et se perd peu à peu, parallèlement à l'apparition d’une nouvelle mode, l'art déco.
Où observer ces ouvrages d'art ?
Même si le rusticage est tombé en désuétude et que le temps a érodé certaines de ses créations, il reste néanmoins encore de nombreux témoignages. Les jardins de la Belle Époque, notamment à Paris et dans certaines villes thermales, conservent des pièces remarquables de rusticage. La Butte-Chaumont à Paris, le Parc Majolan à Blanquefort, le Plateau des poètes à Béziers, sont des exemples frappants où l'on peut admirer le travail du faux bois.
Parc Majolan, Blanquefort, France.
Le rusticage aujourd'hui
Bien qu’il subsiste encore au 21e siècle le témoignage de cet art, ce patrimoine architectural n’en reste pas moins fragile et le savoir-faire des rocailleurs demeure quasi perdu. Seule une poignée de "rocailleurs", artisans spécialisés ou passionnés dans le travail de la rocaille et du faux bois sont aujourd'hui les gardiens de ces techniques ancestrales tombées dans l’oubli.
La formation au rusticage
Il n’existe pas à proprement parler d’école de formation au rusticage. Mais pour ceux qui souhaitent s’y initier
La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Creuse en partenariat avec le Greta du Limousin proposent une formation “Sensibilisation à l’art de la Rocaille”. Cette formation dispensée au lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin, permet d’acquérir les techniques de base pour réaliser une œuvre en rocaille.
Cette formation qui se déroule sur 1 semaine ( pour une durée de 39 heures) propose un encadrement et un contenu de qualité. En formant aux techniques de base, ce stage d’initiation permet à tout un chacun de poursuivre seul la pratique du rusticage.
Créer un jardin belle époque